Epouvantard • Une poupée en cire  Patronus • Renard Matière préférée • Les potions et la botanique ex aequo Matière détestée • La divination Rêve d'avenir • Potionniste ? Musicienne ? Artiste ? Une chose est sure : heureuse. Avatar • Annasophia Robb

On pourrait la résumer sans trop de mal, sans trop d'encre versée. Un mot suffirait, à dire vrai : banalité. Ses syllabes parviendraient sans peine à englober les années et vous livrer toutes les joies et les petits chagrins. Parce que c'est ainsi que chacun pourrait la voir. Et pourtant, il y a tellement plus à en savoir.

Née un 5 mai à Edimbourg, sur le canapé de la maison familiale, je n'ai jamais été un enfant compliqué s'y on en croit mes parents. Bien sur, comme tous les nouveaux nés, je leur ai fourni un quota raisonnable de nuits bousillées par mes pleurs. Puis, plus vieilles, je leur ai réservé quelques frayeurs : la chute de l'arbre dans lequel j'étais monté pour récupérer un chat perdu ; les peurs d'une gamine qui se cache sous sa couette ; la petite fille qui s'enfuit après un papillon et qu'on ne retrouve que des heures après, installé dans le canapé. Le problème n'était pas que je n'écoutais pas les recommandations et ordres de mes parents seulement j'oubliais. Tête en l'air, je l'ai toujours été. Associez ça à une grande curiosité et vous pouvez imaginer un bon nombre des situations ridicules et possiblement dangereuses dans lesquelles je me suis fourrée. Mais la plupart du temps, les choses étaient bien plus calmes. Absorbée par une quelconque histoire, je restais dans un fauteuil de la bibliothèque toute l'après-midi, je regardais ma mère cuisiner tout en fredonnant une chanson avec elle ou alors je dessinais calmement sur la table du salon. 

Comme la majorité des sangs purs, j'ai reçu une éducation à domicile en attendant l'âge fatidique de mes onze ans. A vrai dire, mes parents avaient réussi à mettre en place un drôle de système avec les gens du voisins. La mère d'Anthony -le voisin, deux ans de plus que moi- était célibataire et travaillait la semaine ce qui ne lui laissait que peu de temps pour s'occuper de son garçon. Naturellement, mes parents ont proposé l'arrangement. Ma mère était bien trop contente de rendre service et ainsi, ce n'est pas un enfant mais deux à qui elle devait enseigner. Je n'ai pas compris à l'époque. Comment l'aurais-je pu ? C'était un sujet dont on ne parlait pas. Plus tard, je saurais que c'était en vrai tout ce qu'elle désirait. Un deuxième enfant à chérir, un qu'elle ne pourrait jamais avoir. En attendant, la cohabitation ne fut pas des plus simples. J'avais sept ans et Tony neuf la première fois qu'il est venu chez moi. Arrogance, cynisme et humour railleur. Les disputes étaient fréquentes. Du moins dans les premiers temps. Puis elle se sont espacées, surement parce qu'on se lassait, se fatiguait, s'apprivoisait. Je lui ai appris comment faire des couronnes de fleurs et lui était là pour me sortir un peu de mon drôle d'univers. Complémentaires. Et il y a cette confiance, sans méfiance, cette assurance de pouvoir être soi, sans jugement, sans attente. Scellée le jour où je l'ai calmement écouté me parler de son père et de tout ce qui faisait qu'il le détestait. Promesse sans mot d'une main qui essuie les larmes. Répétée à chaque fois qu'on s'endort côte à côte. Un frère et une soeur. Peut être pas par le sang mais, plus important -par le coeur.