ϟ A WINDOW TO THE PAST
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 Alone in the world, our world | Ava.

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Anonymous
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MessageSujet: Alone in the world, our world | Ava.   Alone in the world, our world | Ava. EmptySam 18 Mai - 8:43

Cela faisait une semaine qu'elle ne s'était pas sentie vraiment mal. Durant cette semaine, elle avait lutté facilement, repoussant la peine et les larmes parce qu'elle ne voulait pas se laisser aller au désespoir. Mais aujourd'hui, elle se sentait vide. Fatiguée, usée, et vide. Elle avait passé la journée à éviter chaque personne qui pouvait avoir envie de lui adresser la parole, son regard perdue et parfois sombre, qu'elle essayait de rendre le plus serein possible. Elle n'allait pas vraiment mal.. elle avait simplement besoin de tout relâcher, juste pour une journée..

Comme si cet état d'intense peine était une drogue, une nécessité. C'était étrange, mais vrai, et ça ne pouvait pas partir comme ça. Comme on ne peut pas lutter contre l'alcoolisme ou n'importe quelle addiction en un coup de baguette magique - et dans ce monde, cette expression prenait encore plus de sens.

Il était presque 15h, et l'envie de s'isoler devenait de plus en plus forte. Elle ne voulait pas exploser devant les autres, que ce soit par les larmes ou par la colère. Hors de question. Cette tristesse n'appartenait qu'à elle.

Elle prit donc la direction du lac en espérant n'y croiser personne. Une fois là bas, elle se laissa tomber sur l'herbe fraîche et regarda au loin. Elle pensa un instant, dans un éclair " ce que je fais, c'est tellement cliché ".. oui, et alors? Ce lac, elle l'adorait, l'adulait. C'était son endroit, son refuge. C'était comme la mer, en bien plus petit.. mais il était immense, et pour elle, c'était un reflet de l'éternité, c'était son passé et ces voyages qu'elle ne pouvait faire que regretter. Cette eau, elle ne pouvait que la toucher, mais la traverser était impossible. Alors, serrant les poings, elle se mit à pleurer. Silencieusement, mais avec une puissance incroyable. Son cœur battait, effectuait des soubresauts dans sa pauvre poitrine meurtrie.

Et comme si cela ne suffisait pas, la Vie se décida à transformer cet instant en un film dramatique, et des gouttes de pluie se mirent à tomber. Presque imperceptibles, d'abord, et de plus en plus nombreuses, de plus en plus violentes. Elle avait froid, mais à présent au moins, ses larmes n'étaient plus que de simples gouttelettes de pluie ruisselant inlassablement sur son visage.

Quelques minutes plus tard, elle se calma. Et, s'allongeant dans l'herbe à présent complètement trempée, ferma les yeux, et ne pensa qu'à la pluie qui ruinait ses cheveux, son maquillage, ses vêtements, mais qui était merveilleuse. Le froid la faisait se sentir plus vivante, et elle se sentait seule au monde, dans sa petite bulle rassurante. " Laissez moi y rester encore un peu.. " pensait-elle, même si elle savait que ce n'était pas bon de s'y aventurer.

Elle allait surement attraper un bon rhume, mais qu'importe. Elle se sentait bien, à présent. Elle avait envie de vivre, de repousser toutes ses peurs. La pluie s'arrêta. Une simple averse, reflet de ses sentiments qui changeaient à présent.. elle sourit, et se releva. A présent, elle n'aspirait qu'à rentrer au château pour se réchauffer.

Mais apparemment, ce n'était pas ce que la Vie avait prévu pour elle à cet instant..

- FLASH BACK -

" Maman, peux y aller? Steuplait ! " Trois ans, et déjà si énergique et sauvage. Cloud regardait sa mère avec des yeux larmoyants comme elle savait si bien les faire, pointant son doigt en direction du parc. Même si elle n'était qu'une jeune enfant qui n'avait encore presque rien découvert du monde, elle en avait surement vu plus que n'importe quel petit citadin n'ayant jamais quitté sa ville. Elle, elle avait déjà voyagé dans plusieurs pays.

" Très bien, très bien, chérie. Allons-y, mais couvre toi ! Ce n'est pas l'Afrique, ici. " Un sourire magnifique vint se placer sur les lèvres de sa mère, si belle. " Ouiiii ! " cria-t-elle, et déjà elle se dirigeait vers son manteau, son écharpe, ses moufles et son bonnet.

La petite fille, avec ses longs cheveux blonds bouclés et sa mine d'ange, était tellement insouciante à cette époque.. et en y repensant, Cloud versa une nouvelle larme, regrettant cette époque bénite de l'enfance, avant que tout ne s'effondre, ne laissant que des débris sur le sol, et des cicatrices qu'on ne peut refermer dans le cœur.

Elle entra dans le parc juste à côté de leur hôtel, un parc immense et enseveli sous la neige - comme toute la ville. C'était la deuxième fois qu'elle voyait la neige, et elle en était émerveillée. Cette étendue blanche était si belle, si.. magique. Et tout le monde semblait heureux, des enfants sortaient pour faire des batailles de boules de neige, des adultes bavardaient joyeusement, dans leurs doudounes et leurs bottes bien chaudes. La neige rendait le monde plus mystérieux encore.

Cloud se dirigea vers un groupe d'enfants, un sourire sur ses petites lèvres gelées. Elle ne connaissait absolument aucun mot de Russe, mais quelle importance.. les enfants n'ont pas besoin des mots. Après plusieurs minutes, elle remarqua deux petites filles, à l'écart, faisant un bonhomme de neige. Curieuse, ne sachant pas ce que c'était, elle s'approcha.

" C'est quoi? " demanda-t-elle en regardant l'étrange forme qui naissait de cette neige merveilleuse. Puis, elle pointa son doigt sur la chose, en penchant la tête. Bien sur, elle ne pouvait pas la comprendre : Cloud était une étrangère ici, et bien qu'elle apprenne déjà plusieurs mots dans d'autres langues, elle était incapable de tout mémoriser, à son âge.

- FLASH BACK -

Ava. Sa meilleure et plus ancienne amie. Elle sourit. C'était la seule personne à qui elle avait envie de parler aujourd'hui.

" Copine ! " lança-t-elle en se dirigeant vers elle et en lui faisant un câlin qu'elle ne réservait pas à beaucoup de personnes.

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Anonymous
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MessageSujet: Re: Alone in the world, our world | Ava.   Alone in the world, our world | Ava. EmptyVen 24 Mai - 21:48



Alone in the world, our world | Ava. Tvd07
alone in the world, our world


Mélancolie. Ava se sentait mélancolique.
Mélancolique de souvenirs qu’elle n’avait pas, qu’elle n’avait plus, d’endroits dont elle n’avait quasiment aucun souvenir, de personnes dont le nom même lui échappait, de son enfance dont on l’avait sauvagement privée alors qu’elle n’avait qu’à peine 4 ans.

Cela lui arrivait souvent, ces derniers temps ; l’approche du printemps et des vacances, d’élèves parlant de leurs projets d’été avec leur famille, leurs frères et sœurs, leur maison de vacances, où ils avaient rencontré leurs amis d’enfance ; ne faisant qu’amplifier son sentiment de malaise. Elle ne pouvait pas, elle, se pâmer devant les réunions de famille qui l’attendait, s’enthousiasmer à l’idée de revoir ses frères et sœurs, s’exciter à l’idée de retrouver la maison de son enfance. Elle n’avait pas eu le droit à tout cela étant enfant. Elle ce dont elle avait eu le droit, alors qu’elle vivait encore en Russie, elle n’en avait aucun souvenir. Tout ce qu’elle avait pu vivre avant d’arriver en Angleterre avait été cruellement arraché de sa mémoire, et il ne restait plus que quelques fragments de sa petite enfance encore dans son cerveau.

Le peu de souvenirs qui lui restaient étaient tous liés à Cloud, sa meilleure amie. Son amie d’enfance, en quelques sortes. Avant de s’être rencontrées, cinq ans plus tôt, dans le Poudlard Express qui devait les mener vers l’école où elles résidaient maintenant et passaient le plus clair de leur temps ensemble ; elles s’étaient déjà rencontrées, en Russie, bien des années auparavant. Cloud, Ava, et Nata. Nata qui n’était malheureusement, maintenant, plus qu’un lointain souvenir.
Mais ce souvenir de cette après-midi d’hiver, le seul à vrai dire de toute son enfance, Ava s’appliquait à se le remémorer, peut-être pour découvrir d’autres choses, peut-être simplement comme pour rendre hommage à sa sœur, en lui promettant que malgré les kilomètres et les années qui maintenant les séparaient, elle ne l’avait pas oubliée. Ou plutôt, elle l’avait retrouvée, d’une certaine façon. Grâce à Cloud.

FLASHBACK —

Il avait neigé sur Novossibirsk, comme toutes les années. La plus grande ville de Sibérie avait une nouvelle fois recouvert sa robe blanche, épaisse et duveteuse, et les températures avoisinaient les -20°C. La ville cependant ne semblait pas endormie, car ses habitants avaient l’habitude de la neige, et, autant qu’ils le pouvaient, les gens ne modifiaient pas leurs habitudes. Ainsi, à 8h, des milliers d’hommes et de femmes partaient travailler, des milliers d’enfants se rendaient à l’école, et pour certains, plus chanceux, allaient faire un tour au parc. C’était ainsi. La neige faisait partie de leur vie, elle ne les dérangeait pas tant que ça, les adultes s’y étant habitués et accommodés, et les enfants lui vouant presque un culte.

Polina et sa sœur Natalia ne dérogeaient pas à la règle. Deux jumelles de trois ans, petits démons énergiques et espiègles, leur activité préférée consistait à aller jouer dans la neige, toutes les deux, et à construire des bonhommes.

Ce jour-là, Polina disait que le bonhomme n’était pas suffisamment gros, et tassait de plus en plus de neige autour de son ventre pourtant déjà bien rebondi. Et Nata, de son côté, disait qu’il était quand même le plus beau de tous, et qu’elle avait envie de se marier avec lui. Et la petite fille, une petite blonde bouclée qui ressemblait curieusement aux anges que l’on voyait sur toutes les devantures de magasins, en cette période de fête, demanda quelque chose, dans une langue que jamais auparavant les deux petites brunes n’avaient entendue.

Polina arrêta d’amasser la neige autour du nouvel amoureux de sa sœur, et lui lança un regard interrogatif. A ce moment, la nouvelle arrivante désigna le bonhomme du doigt, et Polina comprit qu’elle demandait si elle pouvait, elle aussi, participer à l’œuvre collective. « Da! » lui répondit-elle dans sa langue à elle, se baissant pour ramasser une grosse motte de neige, qu’elle lança à la petite fille, pour qu’elle la rajoute sur le bonhomme.

La boule de neige, cependant, éclata sur le manteau de la petite fille, lui couvrant le visage et le haut du corps d’une épaisse couche blanche. Polina, d’abord embarrassée, ne pu s’empêcher d’éclater de rire, suivie par Nata quelques secondes plus tôt. Nata, qui attrapa à son tour une boule, et la lança sur sa sœur jumelle. Polina, qui n’avait pas cessé de rire, reçu de la neige dans la bouche, et frissonna de froid : la guerre était déclarée. S’accroupissant, elle collecta une nouvelle quantité de neige, et la lança sur sa jumelle, hilare.

A présent, peu importait le bonhomme. Pour sauver son honneur, Polina devait gagner la bataille. Et dans cette guerre sans merci que les petites filles commencèrent à se livrer, c’était chacun sa peau.


FLASHBACK —

Sans vraiment s’en rendre compte, Ava avait erré dans le château, à la recherche d’un endroit pour se réfugier, pour penser, pour essayer de se rappeler tout ce qu’elle pouvait de cette après-midi. Elle était descendue de la Salle Commune des Serdaigle, où elle avait quasiment laissé ses affaires en plan, avait descendu des escaliers, avait fait le tour, plusieurs fois, d’un étage, ne prêtant pas attention aux remarques que lui faisaient les nombreuses peintures et tapisseries du château. Elle n’avait pas non plus prêté attention au garçon qui lui, trois fois, lui avait dit qu’elle était charmante, et que si elle n’avait rien à faire, il pouvait l’emmener boire une tasse de thé, et même faire d’autres choses. Elle ne l’avait même pas regardé une seule fois, et il était parti, dépité, en la traitant de coincée et d’allumeuse. Mais elle n’y avait pas prêté attention.

A présent, elle était dans le Hall et s’apprêtait à sortir de l’immense bâtisse. Le ciel était gris, mais Ava ne remarqua pas cela non plus. Toujours dans sa rêverie, elle se repassait son unique souvenir en boucle dans la tête, espérant à chaque fois avoir de nouveaux indices, de nouveaux éléments. Novossibirsk… Nata… Cloud… La bataille… Non, non, non ! A chaque fois, c’était le même sentiment, le même sentiment douloureux d’avoir perdu sa sœur, et de ne pas arriver à en découvrir plus sur elle. C’était rageant, c’était comme si sa mémoire la narguait, comme si, même si elle ne l’avait pas vu depuis tant d’années, Graham Beresford essayait encore de détruire ses souvenirs. Comme s’il lui envoyait un « Oubliettes » à chaque fois qu’elle avait l’impression de s’être rappelée de quelque chose qu’elle avait oublié. Et son souvenir se tachait de trous noirs, et le visage de Nata parfois s’estompait, et le bonhomme se transformait en igloo, et la petite fille n’était plus là, et pourtant, pourtant, elle savait que ce que Cloud lui avait raconté de cette après-midi était vrai. Mais par moments, c’était comme si tout n’était qu’un mensonge. Après tout, sa vie entière lui semblait un mensonge.

Non. Pas entière. Il y avait quelque chose qu’elle savait de vrai, qu’elle savait de sincère. Son amitié avec Cloud. La pluie, elle ne s’en rendit compte qu’une fois qu’elle-même se fut mise à pleurer. Un mélange de tristesse, de douleur, et de gratitude. Pour Cloud. Jamais elle ne pourrait suffisamment la remercier. Cloud qui, justement, était présentement allongée dans l’herbe du parc, trempée jusqu’aux os, comme l’était Ava. Réalisant que sa robe pesait extrêmement lourd, elle sortit sa baguette et se sécha en quelques secondes. Elle s’approcha de Cloud, en ayant pris soin d’estomper ses larmes, espérant que son mascara n’avait pas coulé. Elle souriait, et les deux jeunes filles se prirent dans les bras l’une de l’autre. « Copine ! » s’exclama la blonde, et Ava lui retourna « Copiiiiine ! » en la serrant encore plus fort. Cloud n’était pas sa sœur. Elle ne pourrait jamais combler le vide laissé par Nata. Non, elle n’était pas sa sœur. Elle était bien plus que ça.
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